
Aux "Cavoués", on rejoint enfin un sentier que je connais bien. Mais déjà, 1h25 se sont écoulés. Il fait très très chaud. Moi qui pensait arriver au sommet en moins de 2h, et bien, ce sera beaucoup plus long. Mais à partir de ce moment là, je ne regarde plus jamais l'heure. Au sommet, Gianni et Eliah, mon mari et mon fils, sont là comme prévu pour m'encourager et me ravitailler. Je prends quelques secondes pour m'arrêter, boire, m'arroser.
Mais le tronçon que j'appréhende le plus m'attend, la combe de Dreveneuse, à commencer par la descente dans un pierrier juste sous la pointe de Bellevue. Genre, magnifique à faire avec des bonnes chaussures de marche et un pic nic. C'est très glissant et, plus c'est instable, plus c'est raide, et plus je suis mauvaise !! Les 2 minutes gagnées sur Candide Granger (qui a des bâtons) que j'ai dépassé dans la montée sont vite avalées, et je le perd vite de vue. Tout le vallon n'est constitué que de sentiers caillouteux, de pierriers, voir même de petites barres rocheuses à escalader. Le faux-pas n'est pas conseillé. A Chalet-Neuf, une petite remontée avant de retrouver mes hommes et le ravitaillement. Je me sens très éprouvée par l'effort et la concentration nécessaires pour ces 5 petits km de la combe de Dreveneuse. Je suis à mi-course et à ce que j'apprendrai plus tard, cela fait presque 3h que je cours !! Heureusement, la descente sur le Pas-de-Morgins est "facile", j'ai Candide en point de mire, et on a même droit à 2km sur du goudron. Mais il faut gérer car les crampes commencent à se faire sentir. Au Pas-de-Morgins, nouveau ravitaillement. Tour du lac, puis descente sur la Vièze de Morgins, passage sous le télésiège de la Foilleuse, puis on attaque la montée de l'Abérieu pour la "dernière" difficulté, le passage à Savolaire. Chaque changement de terrain ou de dénivelé me provoque des crampes, mais après quelques minutes, ça va. Me monte bien et j'ai définitivement lâché Candide, le seul concurrent que j'avais en point de mire depuis des km. A Savolaire, je pense que mon "calvaire" est terminée, puisqu'il reste 7km de descente (mais 900m de dénivelé -). Au départ, ça roule bien, je dépasse encore un concurrent qui semble épuisé. Mais les organisateurs ne nous épargnent pas. Des petites remontées, des champs à vaches, des cailloux, rien qui permettent d'aller vite et de boucler ce Tour rapidement. J'aspire les dernières gouttes d'eau de mon Camel Bag, les crampes me laissent tranquille sauf quand il faut passer sous les barrières des vaches :-).
Puis enfin, l'arrivée à Troistorrents. Je suis épuisée mais heureuse. Et comme me le fait remarquer mon mari, personne ne m'a obligée à le faire ! Je suis stupéfaite d'apprendre que j'ai "couru" pendant 4h46!!! Je comprends que j'ai été un peu optimiste avec une estimation en 4h, pour ce parcours pas du tout roulant et très technique. Je gagne chez les dames et je suis 4ème au scratch.
Nous habitons une magnifique région...
Blog très intéressant. Notamment les posts concernant la préparation au Marathon des championnats d'Europe. Bravo !
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