18 mars 2013

Marathon de Rome : Mission accomplie


Le moment où on se demande ce qu'on fait là... (photo GDM)
Nous voilà de retour de cette petite et courte escapade à Rome, avec mon mari Gianni qui m'a choyée, porté mon sac, photographiée, et surtout accompagné dans cette aventure qui ne se prend jamais à la légère. Ma mission était : retrouver mes marques sur la distance du marathon depuis celui de Zurich en 2011 où j'avais couru en 2h42'56, et après une grossesse et une année de reprise après la naissance de Mahé. Au moment où j'ai appris que j'étais enceinte, il y a presque 2 ans, j'ai pensé que si je pouvais, déjà refaire un chrono similaire à celui de Zurich ce serait mission accomplie. C'est fait, et même, je dirais, beaucoup mieux.
En effet, je gagne sur le papier 6'', mais sur un parcours beaucoup plus difficile que celui de Zurich. Malgré un plateau très relevé pour les top athlètes, je finis tout de même seule sur les 15 derniers km, après avoir lâché au km 26, dans une longue montée, tout mon petit groupe qui s'était formé au départ et qui tournait parfaitement à l'allure que je m'étais fixée. Outre cette montée, il y a tout au long de la fin de course des secteurs pavés dignes de Paris-Roubais, des trous, des montées et des descentes, et pour ce jour-là aussi beaucoup de vent. On me l'avait dit mais en regardant le profil, j'ai pensé que ce ne serait rien du tout, mais après plus de 2h de course, faire des efforts de concentration pour éviter de poser le pied n'importe où n'est pas rien. Et suivant l'état de fraîcheur cela peut faire de gros dégâts. Mais, malgré que cela commençais à devenir difficile dès le km 30, j'étais encore bien et mon rythme ne baissait pas.

15ème km, un bon petit groupe (photo GDM)
Partie prudemment, sur la base de 3'50 comme prévu, j'ai vite laissé tomber les informations que me donnais mon GPS qui prenait un peu "d'avance"à chaque km, et qui me donnait une allure de 3'45-3'46 en moyenne. Au 5ème km, je suis un peu à l'affût du premier ravitaillement, où est censé se trouver ma boisson, décorée d'un petit drapeau suisse et déposée la veille auprès de l'organisateur. Et rien ! Pas de gourde ! Bref, je bois une gorgée d'eau, ne m'énerve pas vu que finalement c'est le ravitaillement le moins important, tout en espérant que cela ne se reproduira plus. Au 10km, je passe pile en 38'20. C'est là qu'un spectateur nous crie : "Otto minuti solo de la testa !" A ce moment là un presque fou rire gagne notre petit groupe...  8', après seulement 10km... Vous imaginez le truc ! Bref, un autre monde...
On se re-concentre, et on passe le 2ème ravitaillement où tout est rentré dans l'ordre, ma préparation s'y trouve, c'était probablement juste un accident. J'avale mes mixtures à base de maltodextrose, bien que je n'en aie pas du tout envie. Depuis là jusqu'au 23-24ème, je trouve que ça passe assez vite. Le petit groupe qui m'accompagne est parfait, il n'est en tout cas pas le moment de le quitter, car il y a des grosses portions avec vent de face, et se retrouver seule à ce moment-là serait un gros désavantage. On passe au semi à la seconde près comme planifié, en 1'20'55. A ce moment-là, je me dis que je peux encore perdre 2 minutes sur le 2ème semi et finir tout de même en moins de 2h44. Je commence à y croire. Puis une jolie surprise au km 26 nous attend. Une bonne montée d'environ 800m, où dès les premiers mètres je me sens à l'aise, je ne connais pas la longueur du tronçon mais en quelques secondes ce petit groupe éclate, seuls restent 2 concurrents dont 1 finira 15'' devant moi, les autres derrières.  Certains km sont durs, ça monte, ça tourne, mais d'autres sont un peu plus roulants et je continue d'avoir un bon tempo. Je suis seule depuis le 30ème km et je commence à dépasser des concurrents qui n'ont pas fière allure.
35ème km... (photo GDM)
Au 40ème km je sais qu'une dernière montée nous attend. C'est dur, mais j'avance encore, et j'ai confiance maintenant que ça va tenir jusqu'au bout. Je contrôle une crampe latente, mais ça passe. Encore une descente et c'est l'arrivée sur l'impressionnante Via Dei Fori Imperiali, juste devant le Coliseo. Encore un site mythique que j'ai eu la chance de fouler lors d'une de mes compétitions. Je regarde le chrono, presque un peu déçue de ne pas battre plus nettement mon record. Mais au fond de moi, malgré mon envie de vomir, et une étonnante forme physique quelques heures après la course, je sais déjà que je finis trop fraîche pour penser avoir atteint ma limite.

L'arrivée sur le site. Ouah! (photo GDM)
Il ne me reste plus qu'à bien récupérer, et viser une prise de risque un peu plus grande au prochain marathon, en automne 2013.

4 commentaires:

  1. Bravo Magali !
    Encore une course bien enlevée et maîtrisée comme une métronome, une minute de perdue sur le deuxième semi, compte tenu du profil c'est super ! Autant tes résultats sur semi peuvent laisser un arrière-goût d'inachevé, autant sur marathon tu parviens à réaliser tes objectifs, malgré une distance plus difficile à appréhender.

    Je pense comme toi qu'il peut être intéressant de prendre des risques désormais au niveau de l'allure de course et pourquoi pas viser 2h39.... ça aurait de la gueule non ? :-) 3'45 au kilo cela fait cinq secondes plus rapide ce qui est beaucoup et peu à la fois, être à l'aise à 16 km/h n'est pas donné à tout le monde, tout comme être bien à 20... mais tu as la science et l'expérience désormais pour la planification de l'entrainement pour ce type de distance.
    Evidemment cela nécessite de trouver un parcours roulant pour cette automne, pas Lausanne hein !? ;-))

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    1. Bonjour Habemus,
      Merci pour votre commentaire, dommage qu'on ne sache pas qui l'écrit ! On dirait que vous me connaissez bien et votre analyse est sensée ! A la prochaine sous votre vrai nom ! Merci

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    2. Le "follower" étant blessé ce printemps (faut que je soigne mes dents, véridique!)il suit les courses des autres... à cheval sur la France et la Suisse romande. Tous ces marathons de printemps ça me rend dingue, si ça se trouve je serai ptêt remis pour l'Escalade... :-(
      Franck Famchon d'Annecy

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  2. C'est magnifique de lire votre compte-rendu de la course, on imagine tout le travail d'entrainement et de préparation en amont. Vous êtes un modèle

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