29 octobre 2013

Frankfurt Marathon J+2, le calme après la tempête...

Me voici entrée dans la phase post-marathon. La phase où les images et les émotions tournent encore en boucle dans la tête, où les muscles tirent un peu de partout, de la tête aux pieds, où on refait le fil de sa course et qu'on analyse presque au mètre près à quel moment on a pu perdre quelques secondes, ici et là….
Mais je vais bien ! A l'heure où j'écris ces lignes, je me trouve à la cafétéria de la piscine des Vernets, un lieu où j'ai passablement passé du temps durant ma jeunesse, et où je m'apprête à aller effectuer quelques longueurs pour me décontracter.
Le marathon de Frankfurt était idéalement placé dans le calendrier pour moi. Mes attentes : passer sous les 2h40, afin de conforter de manière quasi sûre une qualification pour les Championnats d'Europe de Zurich en 2014, qui auront lieu au mois d'août. Un chrono qui me laisserait 9 mois pour me concentrer sur le prochain objectif.
Mais l'automne et ses tempêtes sont venus passablement perturber des conditions (et ma condition!) optimales jusqu'à 12h du départ. Le vent tempêtueux a pris un dossard in extremis et tenu un des premiers rôles dans la course et est monté en puissance pour atteindre son paroxysme lors du sprint final : je n'exagère pas quand je dis que j'étais pliée en deux, le torse couché en avant pour effectuer les 200 derniers mètres menant à la fabuleuse zone d'arrivée dans la Festhalle! Le temps du 41ème km des vainqueurs en dit long sur ce dernier tronçon : 3'14 au lieu des 2'55-2'56 chez les hommes, et 3'35 au lieu des 3'23-3'25 chez les femmes…
En ce qui me concerne, malgré mon temps de passage au semi à la seconde près comme planifié (1'19'45), c'est pourtant, je pense, dans la première partie que je "perds" les 2 minutes. A cause des rafales, dont on ne savait jamais quand elles allaient arriver, il était extrêmement difficile de maintenir un tempo en toute sérénité. Du coup j'étais souvent légèrement en surrégime, souvent seule face au vent (peu de coureurs étaient réguliers), un peu comme si il y avait des montées et des descentes ! A la mi-course, j'ai senti que ce serait extrêmement difficile. La pluie s'étant également invitée. Au km 24, des problèmes intestinaux ont soudainement surgi, me sortant de la concentration idéale sur l'effort et la foulée. Je commence à regarder à droite et à gauche, repérant des buissons, ne sachant pas quelle décision prendre ! Soudain je vois mon entraîneur sur son vélo et je me confie. "Je dois m'arrêter pour aller aux toilettes !" Et hop, je m'écarte de la route plonge dans le premier buisson accessible. Cette décision a été salvatrice, puisqu'après, soulagée dans les 2 sens du terme, je me relance sur la course. Entre temps, Ursula Spielmann, que je venais de dépasser et qui tentait aussi une qualification me re-double, ainsi qu'une autre concurrente….
J'essaie de ne pas paniquer et je remonte gentiment sur elles. Le 30ème km passé, je me rends compte que je suis encore à une allure correcte, lorsque j'arrive à me cacher du vent derrière d'autres concurrents, et petit à petit j'accélère, me re-concentre sur ma foulée et dépasse des coureurs en difficulté. Les 2h39 sont désormais hors de portée mais je reprends espoir que je pourrais rentrer avec un meilleur temps personnel. Puis l'arrivée est au bout de la ligne droite. Malheureusement, pour certains concurrents complètement épuisés, elle est orientée du mauvais côté. Certains se mettent à marcher à 200-300m de la ligne ! Je finis avec encore beaucoup de force dans les jambes et une certaine lucidité ce qui me permet d'éviter les barrières qui se couchent ! Puis c'est l'entrée dans le stadium, et le chrono qui s'affiche au bout de la ligne droite. Je sprinte pour finir en 2h41'48. 1'02 de mieux que mon meilleur temps établi à Rome en début d'année. Un sentiment partagé entre la déception et la satisfaction au moment de prendre Pierre dans mes bras...
Il est maintenant encore trop tôt pour prendre des décisions, mais un marathon au début du printemps n'est pas complètement exclu. J'ai la qualification dans les jambes, mais pas encore garanti à moyen terme sur papier (actuellement 5ème temps suisse pour 6 qualifiées). Je me battrai jusqu'au bout. Merci Pierre (Pompili) pour ta présence, parfois virtuelle mais cette fois en chair et en os, mais au combien précieuse !

4 commentaires:

  1. Bravo pour ce joli chrono, compte tenu des conditions, c'est vraiment impressionnant !
    Bonne récup et croisons les doigts pour la sélection !
    Delphine

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  2. Bravo Magali très sympa ce C.R.! En effet un marathon n'est jamais écrit comme on le souhaiterait parfois il y a des grains de sables qui si invitent. Bon repos et bonne suite pour ton prochain Marathon et GO tu y arriveras pour la Qualif !

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  3. Bravo. C'est dur un marathon sec ! Le plus important est d'avoir le sentiment d'avoir fait le maximum avec les moyens du jour. :-)

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  4. Ah c'est pas de chance, dire que le samedi il faisait encore un temps magnifique ici, et dimanche patatras même punition au marathon de Lausanne.
    Réussir son personal best dans ces conditions, cela veut dire que la préparation était bonne, et qu'il reste de la place pour un chrono inférieur dans des conditions optimales, et puis que l'on peut encore progresser après quarante ans...!
    Si on tient compte de l'imprévu arrêt au stand (!) et du vent qui en général fait perdre plus de cinq secondes au km, on se dit que cela peut valoir le coup de retenter qqchose pour assurer la qualif et remplir le cv de marathonienne... En ce qui concerne les problèmes intestinaux, je sais par expérience qu'il vaut mieux éviter les produits laitiers au petit déj le jour de la course... ainsi que l'excès de boissons glucosées pendant (alternance eau boissons sucrées). Y'a décidément trop de facteurs qui entrent en jeu pour une discipline ô combien incertaine, mais tellement kiffante...

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